PRÉSENTATION


Dans peeping me on touche, on observe, on est observé.
L’espace existe sous la forme d’un parcours, on traverse des espaces, créés comme des simulacres des ambiances des peep-show et des «glory holes», pas seulement dans un souci d’architecture de l’espace mais aussi pour inciter le contact.
On introduit un nombre limité de personnes dans un espace situé face à la boîte. Ce sas instaure un temps important pour mettre le public dans des conditions d’écoute et de disponibilité. Dans cet espace, le public attend que l’ouvreuse vienne lui ouvrir la porte qui donne accés au premier couloir.
Ici, la personne peut passer ses bras dans deux trous qui la mettent en contact physique avec le performeur. Entre les trous est installé un miroir sans tain dans lequel elle se confronte à son image ainsi qu’à ses réactions. Elle ne voit pas le performeur tandis que lui, grâce au miroir, peut l’observer. Cette interaction avec le performeur, crée la chorégraphie et influe sur la structure chorégraphique-même.
Ensuite elle entre dans un sas qui l’emmène vers le deuxième couloir.
Là, des judas lui permettent de regarder à l’intérieur de la cabine du performeur. Les voyeurs ne sont pas seulement confrontés à leur position, ils prennent conscience de leur rôle performatif et du caractère unique de leur trajet. Le miroir dans lequel chacun a pu voir son reflet est dorénavant une fenêtre ouverte pour assister à un duo entre le performeur et la personne suivante.
En quittant la boite, un dernier sas propose un temps d’échange collectif. Le public lié par cette expérience individuelle, se retrouve alors réunie autour d’un parcours commun.
Le corps performatif va exister comme miroir et exaltation de canons, de motifs, de stéréotypes tirés de ce qui s’observe, de ce qui s’expose, parvenant ainsi à une dimension presque sculpturale et érotique. Le résultat est un solo partagé, un duo non assumé. La situation n’est pas seulement intime, elle est aussi dramaturgique dans le sens où l’on est interpellé par des sensations/émotions qui construisent au fur et à mesure un parcours propre . La dramaturgie existe dans l’éloignement de ces corps, dans la mémoire des différents contacts et rôles endossés.
Toute la structure est dépendante de cette relation. De l’introduction à la conclusion, de la macro à la micro structure. La durée même est déterminée par cette relation.